AprĂšs un premier conseil de rĂ©vision au chef-lieu, oĂč Louis s'Ă©tait vu ajournĂ© pour raison de taille non rĂšglementaire, un second Ă Laon l'annĂ©e suivante l'avait, curieusement, dĂ©clarĂ© "bon pour le service armĂ©". Une vĂ©ritable rĂ©habilitation pour lui, immĂ©diatement visible au bureau, et un triomphe attendu auprĂšs de ses parents, de ses amis, d'Aline. Finalement, non, pour elle - il l'avait appris peu aprĂšs -, ça n'avait plus d'importance, elle s'Ă©tait promise Ă un autre.
Dans ce sixiĂšme tome, suite de la 1Ăšre Ăpoque, Louis, assis dans un compartiment du train en partance, quitte La FĂšre et l'administration, destination le chef-lieu. Avant de bientĂŽt rejoindre Aix-en Provence et la caserne Miollis. LĂ , c'est l'immersion brutale dans la vulgaritĂ© et la grossiĂšretĂ© des moeurs des jeunes hommes des classes populaires, auxquelles il appartient pourtant. Ă la visite d'incorporation, ses derniers espoirs s'envolent: adieu le service armĂ©, ce sera le conseil de rĂ©forme et le service auxiliaire, le mĂ©decin est formel. Gratte-papier Ă l'intendance? Lui? Impensable! DĂšs lors, il fera tout, y compris une mĂ©morable ascension de la montagne Sainte-Victoire, pour arriver Ă ce conseil de rĂ©forme, sinon sur une civiĂšre, du moins dans un tel Ă©tat d'Ă©puisement qu'on n'aura d'autre issue que de le rĂ©former. RĂ©formĂ© dĂ©finitif? Non, ce serait faire aveu de son inaptitude. RĂ©formĂ© temporaire, voilĂ ce qu'il demande au mĂ©decin-chef, et obtient, avec en sus un sursis jusqu'au prochain conseil de rĂ©vision. RetournĂ© Ă la vie civile, en attente d'une nouvelle affectation administrative, Louis profite de deux mois de bonheur retrouvĂ©, ponctuĂ©s d'un drame familial et d'un autre, extĂ©rieur, sur fond d'une Ă©phĂ©mĂšre aventure platonique avec une jeune fille du quartier. Jusqu'Ă la catastrophe, en forme de pli de la poste. Retour Ă la case dĂ©part: il est de nouveau nommĂ© Ă La FĂšre...