Tour Ă tour fĂ©ru dâhistoire, de gĂ©ographie, dâurbanisme, de littĂ©rature ; Edouard Fournier, auteur aux talents multiples, livre avec Vie de Beaumarchais un texte passionnĂ©. Tout a Ă©tĂ© dit de lâauteur du Barbier de SĂ©ville ; et pourtant, Fournier, pointilleux, homme exhaustif, fait tenir sa Vie de Beaumarchais par une somme de dĂ©tails nâoubliant rien de son sujet. Câest que Beaumarchais, homme Ă la vie multiple, auteur adulĂ© de son vivant, esprit ne se dĂ©sintĂ©ressant de rien, riant de tout, homme qui sâĂ©tait rĂȘvĂ© en plein de vies, mĂ©ritait bien ça. Vie joyeuse, existence profuse que celle de Beaumarchais. Lorsque le siĂšcle entame sa derniĂšre dĂ©cennie, voilĂ quâil ne reste plus que dix ans Ă vivre Ă Beaumarchais, mort en 1799 tout juste. Ces dix derniĂšres annĂ©es du siĂšcle (1789-1799), dĂ©cennie Ă©minemment politique, double lustres des plus importants historiquement, ne pouvant ĂȘtre, pour lui, autre chose quâune source dâintĂ©rĂȘt fĂ©cond. Câest ce que nous montre Alphonse Aulard en annexe au texte de Fournier. Il nous montre comment la RĂ©volution, ses attentes, ses espoirs, ses Ă©tonnantes possibilitĂ©s, comment tout ça fascina et anima le Beaumarchais finissant. Ainsi fut la derniĂšre audace du « hardi moqueur », comme le nomme Aulard, celle de « vouloir gouverner ses concitoyens aprĂšs les avoir fait rire. »