Ă lâouverture du roman, des herbes sâĂ©cartent sous les yeux du narrateur. Et ce quâil aperçoit câest⊠son personnage. Mu par le dĂ©sir, il se met alors Ă poursuivre, sur un chemin qui est celui du roman en construction, ce qui a eu lâintensitĂ© fugace dâune vision. Celui, celle, quâil poursuit va constamment se dĂ©rober ou se donner par fragments. Un enfant ou une femme ? Une fille ou un garçon ?
Car câest par lui-mĂȘme que le narrateur est suivi. Par ses origines dont le fil continu au long du roman, est celui de la Boutonne, la riviĂšre de lâenfance. Par sa mĂ©moire, son histoire dont on nâaura que des bribes comme des herbes qui se seraient prises aux rives.
Le texte est alors Ă©galement lâhistoire dâun roman â hĂ©sitations, ratures, corrections, rĂ©flexions et digressions dâune voix intĂ©rieure, carnet de travail â autant que celle dâun visage entraperçu lâespace dâun instant, celui dâun personnage ou du narrateur lui-mĂȘme en personnage, ce double rĂȘvĂ© de tout Ă©crivain, ce « double » ou cette image dĂ©doublĂ©e qui est constamment devant celui qui Ă©crit et cependant derriĂšre lui.
Une autobiographie onirique et lâhistoire dâune naissance : celle du texte.
Ă PROPOS DE L'AUTEURE
Anne CĂ©cile Lecuiller est nĂ©e en 1944. Elle passe son enfance dans plusieurs pays dâAfrique Ă©quatoriale ainsi quâen Guyane et Ă Madagascar. De retour en France Ă 17 ans, elle suit un cursus littĂ©raire suite auquel elle est Professeure agrĂ©gĂ©e de Lettres modernes puis adjointe au service pĂ©dagogique de lâAgence pour lâEnseignement français Ă lâĂtranger (Affaires Ă©trangĂšres). Elle vit en ArdĂšche oĂč elle se consacre dĂ©sormais uniquement Ă lâĂ©criture et Ă la peinture.