Des notables disparaissent... de quoi satisfaire les crĂšve-la-faim...
Tony se rendait compte que depuis des semaines, il nâavait vu ni Momo ni son chien galeux, quâil avait affublĂ© dâun nom terrible... comment câĂ©tait dĂ©jĂ ? Ah oui ! « Chancre Mou » comme la maladie vĂ©nĂ©rienne. SacrĂ© Momo ! Il zonait entre le coin de sa rue et la zone commerciale. Tony nâarrivait pas Ă se remĂ©morer depuis combien de temps il nâavait pas discutĂ©... et Balthazar, le poĂšte du bitume, qui squattait du cĂŽtĂ© de la gare. Il le voyait toutes les semaines quand il allait prendre le TER pour visiter sa mĂšre Ă lâhospice pour vieux. Ăa faisait des mois quâil ne lâavait pas rencontrĂ©. Lâentendre dĂ©clamer du Rimbaud, câĂ©tait comme retrouver le moelleux intĂ©rieur de Tamara. Il manquait aussi Cassandre Ă lâappel. Elle, il la croisait souvent dans la rue du Borgne. Un prĂ©nom de dĂ©esse pour la femme la plus vulgaire quâil ait jamais rencontrĂ©e. Il fallait lâentendre Ă©ructer contre les hommes sur son tas de cartons !...
Pas banales ces disparitions, les flics pataugent... comme le lecteur embarquĂ© dans une histoire oscillant entre rĂ©cit policier et conte fantastique saupoudrĂ© de dĂ©rision. Lâauteur parait jubiler en nous entrainant dans des piĂšges au fond desquels rĂŽdent des appĂ©tits fĂ©roces.