Accents aigus est à la fois un hymne et un cri. Un hymne à l’enfance et un cri de colère devant les forces aveugles qui sur la planète dévorent la vie en nous et autour de nous. Chant après chant, le recueil plonge dans l’univers magique des enfants et fait surgir du miroir limpide de leurs yeux un monde à la fois émouvant et désespéré, reste d’un jardin dévasté sur lequel règnent les marchands de canons et leurs auxiliaires, les seigneurs de la guerre. Mais si le poète s’attarde longuement, comme dans «Eclipse», sur toutes ces forfaitures qui engendrent corruption et misères, il ne s’éloigne jamais des sentiers de l’espoir. Ainsi l’amour sous toutes ses formes reste un thème transversal à tout le recueil. Dans «A livre ouvert», succession de tableaux d’une palpitante histoire d’amour qui expire inexorablement sans jamais s’éteindre complètement, cet amour prend les visages contrastés du désir le plus brûlant, de la passion la plus radicale mais également du désespoir le plus déchirant, avant de s’épurer peu à peu pour s’élever vers un idéal où seul compte désormais la spiritualité. Dans ce sens, on peut dire que ces chansonnettes, ciselées et balancées avec précision et art, tracent un parcours rude mais d’une irrésistible séduction.