La culture a-t-elle d'abord une visĂ©e Ă©mancipatrice ? Le sport favorise-t-il le lien social ? L'art est-il autonome et dĂ©tachĂ© de toute contingence sociale, Ă©conomique et politique ? Les loisirs permettent-ils aux travailleurs dâaccĂ©der Ă la culture dominante par lâĂ©ducation ou sont-ils le lieu de lâĂ©laboration dâune culture populaire singuliĂšre ? A travers la notion d'agir culturel qu'il dĂ©cline tout au long de l'ouvrage, Lionel Arnaud rĂ©pond Ă ces questions formulĂ©es Ă l'aune de la situation et des enjeux contemporains. Pour cela, il brosse l'histoire de la politique culturelle et sportive mais aussi, bien sĂ»r, de l'Ă©ducation populaire, avec ses mouvements, ses valeurs et ses figures (LĂ©o Lagrange, Jean Zay, Jeanne Laurent, Benigno Caceres, Jean Vilar, Joffre Dumazedier...).
En analysant l'Ă©volution vers une « action culturelle » apte Ă identifier et Ă diffuser les Ćuvres artistiques qu'il lĂ©gitime, il montre comment lâEtat, sous couvert de « populariser » la culture, a pris soin de dissocier le contenu de l'agir culturel des pratiques jugĂ©es trop peu rĂ©flexives.
Mais la dimension transversale et participative des usages du XXIe siĂšcle, notamment numĂ©riques, semble rĂ©aliser l'utopie de lâagir culturel oĂč le spectateur deviendrait acteur et oĂč seraient redĂ©finies les frontiĂšres entre amateurs et professionnels, entre secteur marchand et secteur non marchand.