Une mĂšre trop tĂŽt partie, un pĂšre trop souvent au bistrot puis absent, des grands-parents qui ont acceptĂ© de prendre en charge toute une fratrie... Il y a assurĂ©ment, dĂšs les jeunes annĂ©es de Carmen, de profonds sĂ©ismes, de grandes douleurs, des relations familiales qui se vivent sur le mode de lâĂ©chec. NĂ©anmoins, ce nâest ni le misĂ©rabilisme, ni le dolorisme qui prĂ©valent dans cette autobiographie dâune enfant des corons au dĂ©but du siĂšcle dernier. Une sereine humilitĂ© et une bonne dose de fiertĂ© habitent bien plutĂŽt ce texte qui nous ouvre le monde dâune fillette, puis dâune jeune femme au caractĂšre frondeur et parfois entĂȘtĂ©, qui, aujourdâhui, redonne vie Ă ces figures â grand-mĂšre, oncle, amis â qui ont contribuĂ© Ă insuffler, au fil de cette pĂ©riode, bonheur et joie Ă son cĆur.