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Balaoo

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Gaston Leroux (1868-1927)

"Il Ă©tait dix heures du soir et depuis longtemps dĂ©jĂ  il n’y avait plus Ăąme qui vive dans les rues de Saint-Martin-des-Bois. Pas une lumiĂšre aux fenĂȘtres, car les volets Ă©taient hermĂ©tiquement clos. On eĂ»t dit le village abandonnĂ©. EnfermĂ©s chez eux bien avant le crĂ©puscule, les habitants n’eussent consenti, pour rien au monde, Ă  dĂ©barricader leurs demeures avant le jour.

Tout semblait dormir, quand un grand bruit de galoches et de souliers ferrĂ©s retentit sur les pavĂ©s sonores de la rue Neuve. C’était comme une foule qui accourait ; et bientĂŽt l’on perçut des voix, des cris, des appels, des explications entre gens qui venaient d’on ne sait oĂč. Pas un volet, pas une porte ne s’ouvrit au passage bruyant de cette troupe inattendue.

Chacun Ă©tait encore sous le coup des deux assassinats de Lombard, le barbier du cours National, et de Camus, le tailleur de la rue Verte, suivant toute une sĂ©rie d’évĂ©nements tantĂŽt tragiques, tantĂŽt sinistrement comiques et souvent inexplicables."

Les habitants de Saint-Martin des Bois ont peur... La nuit, ils se barricadent. Déjà deux meurtres et toujours cette étrange phrase entendue avant chaque crimes : "Pitié à la maison d'homme"...