Pour assister en Kabylie Ă lâagonie de sa mĂšre, lâopposant interdit de sĂ©jour recourt Ă la biĂšre...
« â Tâes revenu, mon fils. Elle se laisse tomber dans mes bras.
â Tâes revenu...Elle se pousse lĂ©gĂšrement et lĂšve la tĂȘte vers moi. Je garde ma main sur sa hanche, de peur quâelle ne tombe Ă la renverse. PremiĂšre fois que je la sens si fragile. Gosse, je pensais quâelle Ă©tait indestructible et que, tant quâelle se trouvait dans les parages, je ne craignais rien. AprĂšs lâĂąpretĂ© du labeur pieds nus dans la rocaille et les champs, les pluies de bombes, les accouchements accroupie dans une maison sans eau ni Ă©lectricitĂ©, le froid de lâhiver, les canicules, les mauvaises rĂ©coltes, elle avait vĂ©cu une autre guerre invisible â plus longue, quotidienne et rĂ©pĂ©tĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration â, celle de lâassujettissement Ă son pĂšre, ses frĂšres, son mari, ses fils. »
Une grande sensibilitĂ© transparait dans cette nouvelle. Lâamour pour sa mĂšre dâun fils banni, sĂ©parĂ©s par la MĂ©diterranĂ©e et interdit de sĂ©jour dans son pays natal, saura suggĂ©rer Ă ce dernier une initiative pour le moins insolite... Finesse de lâĂ©criture, dialogues resserrĂ©s. Du grand Mouloud Akkouche.