Le destin de Victorine, orpheline, que le Second Empire expédia en Nouvelle Calédonie pour satisfaire « un besoin en femmes »...
Sur le chemin, Victorine fut Ă©merveillĂ©e par les palmes ondulantes des cocotiers, lâĂ©clat Ă©carlate des flamboyants, lâatmosphĂšre baignant tour Ă tour dans lâenivrante fragrance des fleurs de tiarĂ© et lâodeur Ă©cĆurante des mangues qui pourrissaient, Ă©clatĂ©es dans la poussiĂšre.
â Baissez le regard mesdemoiselles, restez convenables. Pour qui vous prenez-vous donc ! Nâavez-vous point de mĆurs ? avait aboyĂ© sĆur AdĂšle.
â As-tu vu, Victorine, les hommes lĂ -bas ? Crois-tu que ce sont nos petits maris ? chuchota Antoinette Ă lâoreille de sa compagne.
Mathilde Bensa sâempare dâun Ă©pisode sordide de la colonisation de la Nouvelle CalĂ©donie au cours de laquelle le peuplement de main-dâĆuvre puisait parmi les bagnards et les filles sans famille. Un trĂšs beau texte sensible et Ă©vocateur de cette pĂ©riode oubliĂ©e.