RythmĂ©s, scandĂ©s, les textes quâon dĂ©couvre ici procĂšdent souvent dâune poĂ©sie du rude, du sec, du claquant. Cette textualitĂ© a vu passer lâart naĂŻf, Allan Ginsberg, et la chanson populaire (sachant se rĂ©approprier les rythmes et la respiration de cette derniĂšre). La modernitĂ© des crises contemporaines la truffe, comme autant dâĂ©pines. Le monde urbain, jeune, techniciste, est Ă lâhonneur. Le ton de certains textes fait penser aux fameux
slams
qui ont tant fouetté les sangs de la sensibilité début de siÚcle. Suis
se
, riveraine du lac LĂ©man, Aline Jeannet manifeste aussi une singuliĂšre propension Ă imposer dâoffice le choc des thĂ©matiques essayistes au sein du texte poĂ©tique. Ce fait, combinĂ© Ă une aptitude trĂšs naturelle et trĂšs dĂ©liĂ©e Ă lâĂ©trangetĂ©, nĂ©gocie des tournants Ă©tonnants qui mobilisent parfois, dans le verbe et dans lâintellect, la plus tonitruante, musculeuse et hirsute des
diplomaties
.
Le recueil de poésie
Des loups
sur
un arbre
contient 43 textes. Il se subdivise en cinq petits sous-recueils:
Garçons
(p 7 Ă 18),
ĂvadĂ©s
(p 19 Ă 47),
DĂ©cors
(p 49 Ă 65),
Fils
(p 66 Ă 86), et
Adelphie
(p 87 Ă 121). Ă lire et relire.
NĂ©e en 1978 Ă GenĂšve, Aline Jeannet, en flĂąnant sur les rives du LĂ©man, a attrapĂ© un master en sciences sociales du cĂŽtĂ© de Lausanne. Elle sâest fait les dents dans plusieurs bercails culturels Ă Bruxelles, GenĂšve et Lausanne. Au milieu de tout ça, elle a dĂ©couvert l'OcĂ©anie, qui est loin, et adorĂ© l'Asie du Sud-Est qui est loin aussi, mais moins quand mĂȘme. Ă trente ans et quelques, elle s'est dit qu'il serait rigolo d'avoir un mĂ©tier et a repris ses Ă©tudes. Elle est aujourd'hui documentaliste et flĂąne encore sur les rives du LĂ©man.