Mon propos s'adresse essentiellement à des femmes et à des hommes qui souhaiteraient, dans leurs réponses ou leurs tentatives d'exploration du vaste sujet de l'amour, ne pas leurrer leurs enfants, ou veiller à ne pas entretenir des mythologies et des fables, des songes et des mensonges, autour de ce qui est peut-être la plus belle aventure humaine, la plus magique, mais qui risque aussi de se révéler la plus destructrice, la plus catastrophique ou la plus tragique des expériences, quand on se laisse prendre dans les dérives de l'amour. Je m'adresse à des adultes en interrogation, prêts à renoncer à leurs propres illusions ou à lâcher quelques-uns de leurs mythes ou de leurs croyances. A celles et à ceux qui peuvent envisager des perspectives peut-être moins idéalistes que celles de l'amour romantique, mais plus concrètes et solides, et qui seraient prêts à se lancer dans un projet réaliste et lucide, fondé sur l'idée que c'est surtout en apprenant à nourrir la qualité de la relation qu'on vivifie l'amour et qu'on lui donne toute son ampleur. Je m'adresse aussi à des adultes que l'amour sait encore faire rêver. A ceux qui ne sauraient le réduire à un cours d'anatomie, d'éducation sexuelle ou à un recueil d'expériences multiples.