PĂ©nĂ©trons, Ă la suite de lâauteur, dans un monde inconnu, sans rapport avec celui de la vie quotidienne, Ă la fois riche et simple, exotique et nĂ©anmoins proche de nous, dans cette civilisation ancienne peut-ĂȘtre dĂ©jĂ Ă©tudiĂ©e par nos enfants... Dans la veine de Tolkien, il nous fait rĂȘver Ă ce qu'aurait pu ĂȘtre notre passĂ©... Les Zolanais ne nous attendent-ils pas quelque part pour nous enseigner leur sagesse ?
Attention : voici que le conteur de Char sâassoit, lâinstrument posĂ© sur son pied gauche. Comme depuis des centaines dâannĂ©es, fidĂšle Ă la tradition, il sâapprĂȘte Ă psalmodier le prologue de la lĂ©gende de Char, prologue tout Ă fait anodin mĂȘme pour une oreille exercĂ©e Ă la langue du pays dâOt-Chirian, qui est toujours la langue de lâactuelle Zolanie, la âTerre de la Sagesseâ. Et pourtant, Ă lâissue de cette brĂšve psalmodie, on verra les vieux et parfois les moins vieux sourire dâun air entendu, ou mĂȘme crier quelque nom propre, celui du hĂ©ros du Char, Ă nâen pas douter ; car chaque conte â et Dieu sait sâil en est â possĂšde, parfois Ă un mot prĂšs, son propre et absolument invariable prologue qui le fera reconnaitre par avance des auditeurs avertis. Câest pourquoi toutes ces lĂ©gendes commencent souvent dâune maniĂšre similaire mais non identique. Puis, le conteur de Char dĂ©ploie de sa main libre le rouleau sur lequel sâinscrit la trame de la lĂ©gende ou parfois la lĂ©gende intĂ©grale. MĂȘme sâil nâutilise quâune simple trame, vous ne le saurez pas car vous entendrez dâun trait la totalitĂ© de lâhistoire, soit telle quâil lâa entendue lui-mĂȘme dans sa jeunesse, soit nourrie au fur et Ă mesure de la narration par son propre talent crĂ©atif.