« Voilà la situation de la France qui se complique, ballottée qu'elle est entre un chômage croissant et une mondialisation qui ne cesse de délocaliser et de déstabiliser les communautés les plus vulnérables et les plus rétives à la laïcité, l'un des socles du pacte républicain depuis plus d'un siècle. Le Printemps arabe connaît ses limites, vire au chaos, et alimente les oppositions ethno-religieuses et autres guerres civiles. Et surtout réveille le sempiternel conflit israélo-arabe qui détériore encore plus les relations en France entre les deux communautés les plus nombreuses d'Europe, la juive et la musulmane. En fallait-il davantage pour faire resurgir l'antisémitisme et exacerber l'islamophobie ? Multiplier encore plus les embardées et autres revendications communautaires ? Et attiser le désarroi de la majorité silencieuse, en grande partie déchristianisée, agnostique ou athée ? Comment en serait-il autrement lorsqu'on constate, et parfois avec regrets, que la France est impliquée dans plusieurs foyers de guerre dans le monde arabo-musulman, tout en réaffirmant son soutien indéfectible à l'État d'Israël selon les uns, ou son soutien ferme et ancien au peuple palestinien pour les autres ? » Comme « il n'est pas question d'admettre en France sans le dénoncer le passage des ombres sur les Lumières », l'auteur porte le regard singulier et original d'un immigré de première génération sur le communautarisme qui l'avait fait fuir à l'âge de 18 ans de son Liban natal. À mi-chemin entre témoignage et essai, il pose le diagnostic d'une France troublée, en proie aux tensions ethno-religieuses et identitaires. Une réflexion sans langue de bois qui ne manquera pas d'interpeller.