Nous voilĂ tous lancĂ©s sur notre chemin, caillouteux, veloutĂ©, somptueux ou tĂ©nĂ©breux, peu importe⊠On avance, pas le choix⊠Mais voici quâil se sĂ©pare, quâil sâouvre en deux, puis en quatre, en huit, en soixante-quatre⊠en milliers de langues bifides qui sâenroulent, se dĂ©roulent, se recroquevillent et sâentremĂȘlent comme des serpents dans un panier, Ă©cheveaux du gigantesque nĆud gordien qui enserre notre cou. Nous dĂ©rivons tous ensemble vers la grande chute, avant le grand saut, avant lâinconnu, nos visages inquiets se retournent une derniĂšre fois, pour voir⊠à lâarriĂšre point de chemin, nos pas ont disparu, ne subsiste quâun lacis dâentrelacs enchevĂȘtrĂ©s et tortueux qui dessinent le feuillage rafraĂźchissant dâun arbre.