Alexandre Dumas (1802-1870)
"Il y avait une grande soirée chez mon ami le comte de M..., et j’avais contribué, pour ma part, à grossir la bruyante et joyeuse réunion en y conduisant ma fille.
Il est vrai qu’au bout d’une demi-heure, pendant laquelle j’avais paternellement assisté à quatre ou cinq parties successives de colin-maillard, de main chaude et de toilette de madame, la tête tant soit peu brisée du sabbat que faisaient une vingtaine de charmants petits démons de huit à dix ans, lesquels criaient à qui mieux mieux, je m’esquivais du salon et me mettais à la recherche de certain boudoir de ma connaissance, bien sourd et bien retiré, dans lequel je comptais reprendre tout doucement le fil de mes idées interrompues.
J’avais opéré ma retraite avec autant d’adresse que de bonheur, me soustrayant non seulement aux regards des jeunes invités, ce qui n’était pas bien difficile, vu la grande attention qu’ils donnaient à leurs jeux, mais encore à ceux des parents, ce qui était une bien autre affaire. J’avais atteint le boudoir tant désiré, lorsque je m’aperçus, en y entrant, qu’il était momentanément transformé en réfectoire, et que des buffets gigantesques y étaient dressés, tout chargés de pâtisseries et de rafraîchissements. Or, comme ces préparatifs gastronomiques m’étaient une nouvelle garantie que je ne serais pas dérangé avant l’heure du souper, puisque le susdit boudoir était réservé à la collation, j’avisai un énorme fauteuil à la Voltaire, une véritable bergère Louis XV à dossier rembourré et à bras arrondis, une paresseuse, comme on dit en Italie, ce pays des véritables paresseux, et je m’y accommodai voluptueusement, tout ravi à cette idée que j’allais passer une heure seul en tête-à-tête avec mes pensées, chose si précieuse au milieu de ce tourbillon dans lequel, nous autres, vassaux du public, nous sommes incessamment entraînés."
Cette année, Marie a découvert, au pied de l'arbre de Noël, un casse-noisette en forme de bonhomme. Son frère, Fritz, le casse, par jalousie... Dans la nuit, Marie entend des bruits bizarres et aperçoit son parrain assis sur l'horloge ainsi qu'une armée de souris commandée par un roi à 7 têtes.... Rêve ou réalité ?
Alexandre Dumas a emprunté cette histoire au conteur allemand Hoffmann.
Suivi de 2 contes courts : "L'égoïste" - "Nicolas le philosophe".