Nous sommes soignants. Nous sommes infirmiers. Chaque matin, nous enfilons notre blouse et nos crocs blancs, montre en main, et stylos dans la poche. Nous inspirons, nous expirons, Ă la recherche dâun peu de force avant chaque garde. Et nous ouvrons enfin les portes sur ce service au bout du couloir : les soins palliatifs.
Quelques souffles de vie, quelques regards croisĂŠs au triste son dâun adieu. De longues heures Ă veiller nos patients guettĂŠs de près par la mort. Leur souffle qui sâestompe ; le nĂ´tre un peu trop court Ă leurs cĂ´tĂŠs. Le silence qui sâinstalle après chacun de leur dĂŠpart, la douceur entre nos mains lorsque nos doigts frĂ´lent leur teint blafard.
Parce que soigner pour nous nâest pas ici sauver, mais comprendre quâapaiser fait aussi partie de ce mĂŠtier, je vous livre en quelques lignes, le tĂŠmoignage de notre combat. Le frisson de cette troublante vocation dont nous sommes pourtant si fiers : infirmiers jusquâau bout.