Après la parution en 2009 de son premier récit "Itinéraire d'une Vietnamienne - l'étudiante insoumise", Thi-Hien reçut de nombreuses marques d'intérêt et de soutien de lecteurs lui réclamant "la suite", qui restaient, disaient-t-ils, "sur leur faim". Elle était loin d'imaginer les hasards de l'existence, quand, à dix-sept ans, des études secondaires brillantes et un baccalauréat mérité lui valurent d'être désignée par le gouvernement vietnamien pour aller étudier dans un "pays frère", la Pologne en 1972 ! Invitée en France en 1981 par un couple franco-polonais, son retour en Pologne fut compromis pour cause de décret d'état d'urgence promulgué par le général Jaruzelski suite aux grèves organisées par le mouvement ouvrier Solidarnosc qui paralysèrent le pays durant de longs mois. Son avenir s'en trouva bouleversé Thi-Hien souffrit, au début, de la précarité, de l'indifférence, voire d'une forme de discrimination, qui sont le lot commun de ceux qui vivent d'expédients. Éloignée de son mari et de sa fille, il lui fallut se débrouiller pour survivre. Le temps passant, elle envisagea de s'intégrer et de reconstruire ici l'avenir sa petite famille. Elle s'appliqua à régulariser sa situation, puis à obtenir une carte de séjour et un permis de travail. Dans cette période d'instabilité, où ses voisins jouèrent un rôle primordial, elle se donna les moyens d'accéder à un vrai métier, prit des cours de français, puis entama une formation professionnelle qui - sa maîtrise de droit polonaise n'avait pas d'équivalence ici - lui permit, à l'issue, de décrocher un emploi. Devenue citoyenne française après de vrais efforts d'intégration, mais son attachement à son pays natal demeuré intact, Thi-Hien retourna au Vietnam, en 1991, après dix-neuf années d'absence ! Or si l'émotion des retrouvailles avec sa famille dans un Vietnam réunifié furent intenses, elle comprit cependant très vite que sa vie était en France...