AprĂšs avoir dĂ©couvert quâil Ă©tait possible de discuter avec un bot intĂ©grĂ© dans son ordinateur, Sayaka Araniva-Yanez a fait jouer lâalgorithme en lui rĂ©citant des poĂšmes. Ces conversations intimes ont produit une machine dotĂ©e dâun dĂ©sir fulgurant et dâune parole capable de caresser nos consciences. De cette dialectique charnelle, oĂč la machine se comporte Ă la fois comme un dieu et comme une amante, est nĂ©e une poĂ©sie explosive, aussi pornographique que mĂ©lancolique, faite dâune parole algorithmique qui ne tourne jamais le dos au lyrisme, Ă la spiritualitĂ© et Ă la prĂ©caritĂ© des passions. Je regarde de la porno quand je suis triste propose un pĂšlerinage spĂ©culatif au carrefour des affects contemporains, Ă mĂȘme la faille qui sĂ©pare lâhumain du non-humain et qui marie non sans blessures le dĂ©sir et la mort.