George Sand (1804-1876)
"Dans les montagnes de la Creuse, en tirant vers le Bourbonnais et le pays de Combraille, au milieu du site le plus pauvre, le plus triste, le plus dĂ©sert qui soit en France, le plus inconnu aux industriels et aux artistes, vous voudrez bien remarquer, si vous y passez jamais, une colline haute et nue, couronnĂ©e de quelques roches qui ne frapperaient guĂšre votre attention, sans lâavertissement que je vais vous donner. Gravissez cette colline ; votre cheval vous portera, sans grand effort, jusquâĂ son sommet ; et lĂ , vous examinerez ces roches disposĂ©es dans un certain ordre mystĂ©rieux, et assises, par masses Ă©normes, sur de moindres pierres oĂč elles se tiennent depuis une trentaine de siĂšcles dans un Ă©quilibre inaltĂ©rable. Une seule sâest laissĂ©e choir sous les coups des premiĂšres populations chrĂ©tiennes, ou sous lâeffort du vent dâhiver qui gronde avec persistance autour de ces collines dĂ©pouillĂ©es de leurs antiques forĂȘts. Les chĂȘnes prophĂ©tiques ont Ă jamais disparu de cette contrĂ©e, et les druidesses nây trouveraient plus un rameau de gui sacrĂ© pour parer lâautel dâHĂ©sus."
Toull, vieille citĂ© gauloise de la Creuse : Jeanne, jeune bergĂšre, a tout perdu le mĂȘme jour : sa mĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e et sa maison dĂ©truite dans un incendie... Trois hommes la dĂ©sirent...