Edgar Wallace (1875-1932)
"Un homme venait de sâarrĂȘter devant les hautes portes de Cainbury House, grand immeuble abritant de trĂšs nombreux bureaux. Il regarda dâun air irrĂ©solu les plaques de cuivre qui, de chaque cĂŽtĂ© de la porte, indiquaient les raisons sociales des locataires, puis il entra et, sur la liste affichĂ©e Ă lâintĂ©rieur du vestibule, il trouva enfin ce quâil cherchait. Il sortit de sa poche une coupure de journal pour vĂ©rifier lâexactitude de lâinscription quâil venait de dĂ©couvrir. CâĂ©tait bien :
RĂ©daction du Journal : "LâINDISCRET"
Il se dirigea rĂ©solument vers lâascenseur. Cet homme devait ĂȘtre un pauvre hĂšre, ses vĂȘtements Ă©taient fripĂ©s, ses chaussures Ă©culĂ©es. Il avait le teint jaune, les yeux et les cheveux noirs, le nez aquilin, la face glabre. Son chapeau melon commençait Ă tourner au rouge et ses gants Ă©taient trouĂ©s. Il demanda le cinquiĂšme dâun accent Ă©videmment Ă©tranger. ArrivĂ© Ă lâĂ©tage, son hĂ©sitation sembla le reprendre tandis quâil examinait la porte que lui avait dĂ©signĂ©e le liftier et oĂč se lisait de nouveau :
"LâINDISCRET " (Veuillez frapper.)"
Un homme, qui semble au bout du rouleau, du nom de Poltavo, se rend aux bureaux du journal "l'indiscret", suite à une annonce d'embauche. Il est reçu par le patron qui dissimule son visage sous un tissu de soie... Quoi de plus naturel !