Publier un statut sur Facebook, rédiger un commentaire sur un site Web, tenir un blogue, mettre une vidéo sur YouTube, participer à l’encyclopédie en ligne Wikipédia, tous ces gestes de contribution dans l’univers médiatique numérique font surgir un paradoxe. Alors que les utilisateurs acceptent d’alimenter massivement de vastes corpus numériques, les entreprises propriétaires des plateformes du Web social captent les traces de ces contributions bénévoles qui, une fois accumulées dans des bases relationnelles de données, deviennent génératrices de valeur économique : c’est le capitalisme informationnel.
Néanmoins, tous les sites ne sont pas nécessairement portés par de telles visées commerciales. Par exemple, l’encyclopédie Wikipédia est gérée par une fondation à but non lucratif. De la même manière, des contributeurs se montrent très vigilants, voire politisés, à l’égard des enjeux éthiques et sociopolitiques suscités par l’émergence des médias sociaux, notamment certains développeurs de logiciels libres qui participent à ces outils à des fins d’agir citoyen.
Comment interpréter ce phénomène contradictoire et paradoxal ? Pourrait-on parler d’un capitalisme de la contribution ? Cet ouvrage soulève les enjeux à la fois économiques, politiques, médiatiques et épistémiques de la contribution en ligne.