Paul Féder, sa goélette, son équipage et ses amours : aventures au rendez-vous quand les nuisibles se pointent...
Le thonier fonçait Ă pleine vitesse dans la nuit noire, au moins dix-sept nĆuds, la mer semblait calme. Pourtant, une imperceptible houle commençait Ă lâagiter, menaçante respiration de la tempĂȘte approchant par le nord. En cette fin mai la lune nâĂ©tait quâun mince croissant que lâon apercevait encore vers lâouest, entre les nuages. Le jour ne tarderait plus maintenant. Dans la timonerie Ă©clairĂ©e par la lueur orange des instruments de bord, JosĂ© sentait une boule dâangoisse durcir peu Ă peu dans son ventre. DĂ©cidemment ce commandement ne lui plaisait pas. Il ne lâavait acceptĂ© que contraint par la misĂšre oĂč il se trouvait, la crise de la surpĂȘche du thon lâayant privĂ© dâembarquement. Cette annĂ©e-lĂ , tous les navires sous pavillon français Ă©taient restĂ©s Ă quai, ayant largement dĂ©passĂ© les quotas fixĂ©s par lâEurope. Enfin, câest ce quâils avaient dit, car JosĂ© nây comprenait plus rien Ă ces histoires de quotas. Les espagnols, eux, pouvaient encore pĂȘcher un peu et certains bateaux passĂ©s sous pavillon Libyen continuaient tranquillement Ă travailler sans limite. Ils faisaient fortune avec les navires usines japonais, pendant quâeux cherchaient dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă sâembarquer, mĂȘme sur une « estrasse » !
RĂ©Ă©ditĂ© aux Editions du Horsain sous le titre La danse des Cafards ce roman appartient Ă la Suite Catalane. Un polar mais pas que. Une rĂ©flexion sur la fameuse Françafrique quâĂ tort l'on croit morte. Ce roman a reçu le Prix Delta Noir 2015.
(Edition papier chez Horsain, distribution Pollen)