La faune forestiÚre, constituée pour l'essentiel des grands mammifÚres et de quelques oiseaux, exerce une grande fascination sur l'homme.
L'auteur montre à quel point la relation entre l'homme et l'animal est dynamique : le renard, par exemple, est certes un vecteur de la rage mais Il se nourrit en revanche de lapins et de rongeurs, grands prédateurs des produits agricoles... Néanmoins, les usagers de la nature réduisent et artificialisent considérablement le milieu de vie des animaux. Les conflits actuels au sujet du cormoran, des oies, des Corvidés...
montrent que l'homme, au cours du temps, a dĂ©stabilisĂ© tous les mĂ©canismes d'autorĂ©gulation et que certaines espĂšces sont gagnantes et d'autres perdantes. L'ouvrage traite de toutes les grandes questions opposant les usagers de la forĂȘt : quel est l'impact des nombreuses politiques locales, nationales et europĂ©ennes sur le comportement et l'Ă©volution des populations animales ? Faut-il continuer Ă ne tenir compte que des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de l'homme et ignorer les intĂ©rĂȘts de la faune ? Roger Fichant n'hĂ©site pas non plus Ă poser les questions qui fĂąchent : la rĂ©gulation des populations animales en surnombre doit-elle se faire uniquement par la chasse ? Les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s Ă la rĂ©gĂ©nĂ©ration de la forĂȘt sont-ils imputables Ă une faune en excĂšs ou Ă une dĂ©ficience de la gestion des populations ? Le retour des grands prĂ©dateurs comme le loup ou l'ours : un bien ou un mal ? Autant de questions auxquelles il rĂ©pond en confrontant tous les points de vue - celui du forestier, du chasseur, de l'usager de la forĂȘt, de l'agriculteur, de l'animal aussi - et en expliquant que la gestion de la faune et de la forĂȘt ne peut ĂȘtre que pluridisciplinaire.
Mais le plus beau message du livre reste sans doute que "la faune constitue un patrimoine que nous devons maintenir, développer et transmettre à nos enfants ".