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La maison du Lis

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Delly (1875-1947) (1876-1949)

"La petite boutique de Marie-Françoise Le Bail présentait un aspect vraiment attirant, en cette soirée de novembre, glaciale et embrumée.

Un feu superbe crĂ©pitait dans la grande cheminĂ©e ; une lampe de cuivre projetait sa gaie lumiĂšre sur le petit comptoir garni de balances Ă©tincelantes, de grosses mottes d’un appĂ©tissant beurre jaune, de bocaux de pruneaux et de friandises diverses. Le long des murs s’alignaient les tiroirs et, au-dessus, les planches supportant des pains de sucre, des boĂźtes de conserves... toutes choses vendues par l’épiciĂšre avec bien d’autres encore, recelĂ©es par ces profonds tiroirs oĂč les mĂ©nagĂšres du quartier trouvaient les objets les plus divers.

Marie-Françoise avait l’air accueillant comme son petit magasin. Une coiffe bien blanche cachait ses cheveux et encadrait son honnĂȘte et doux visage ; un irrĂ©prochable tablier bleu protĂ©geait sa robe, qui avait conservĂ© la forme de celles des aĂŻeules... Cette petite femme Ă  l’allure paisible avait, de l’avis de tous, le cƓur sur la main. Son seul dĂ©faut Ă©tait le dĂ©sir trop vif de connaĂźtre toutes les nouvelles de sa petite ville.

En ce moment, elle avait abandonnĂ© son tricot et Ă©coutait, sans en perdre une syllabe, l’histoire sensationnelle contĂ©e par une voisine. Celle-ci, venue acheter pour cinq sous de fil, s’était commodĂ©ment installĂ©e devant le feu et dĂ©bitait son rĂ©cit d’une voix monotone,

À l’autre extrĂ©mitĂ© du comptoir, une jeune fille qui cousait, Ă  l’arrivĂ©e de la narratrice, s’était interrompue et l’écoutait avec un intĂ©rĂȘt ardent."

Suzel, jeune Alsacienne par son pÚre, devient orpheline. Elle est recueillie par son oncle maternel qui est médecin de campagne. Loin de sa patrie, cette nouvelle vie n'est pas facile à appréhender et ce n'est pas sa nouvelle famille qui va l'aider...