Bili suivait le mouvement de la cigarette qu’il avait gardée à la bouche. Sam serrait les mâchoires. Puis il s’était rapproché et lui avait attrapé la main. Il avait commencé à la caresser et brusquement, il avait attrapé son couteau et lui avait fait une longue entaille dans la paume. Bili n’avait même pas crié. C’est à peine si elle avait osé sursauter.
Sam, concentré, avait reposé la cigarette dans le cendrier et il s’était mis à lécher la blessure. On aurait dit un loup qui se délectait du sang jailli du premier coup de croc infligé à sa proie. Ce fut la première blessure de Bili.
Entre rêve et réalité, présent et passé, Hanna Vernet retrace d’une plume sublime et inquiétante l’itinéraire d’un couple aux prises avec ses désirs, ses mensonges, ses refoulements... Un deuxième roman qui pose la question de l’animalité, du déni et de l’impossible résilience pour ceux qui restent sourds aux loups qui hurlent dans leur nuit intérieure.