Edward Bulwer-Lytton (1803-1873)
"Je suis nĂ© Ă ***, dans les Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Mes aĂŻeux avaient Ă©migrĂ© dâAngleterre sous le rĂšgne de Charles II et mon grand-pĂšre se distingua dans la Guerre de lâIndĂ©pendance. Ma famille jouissait donc, par droit de naissance, dâune assez haute position sociale ; comme elle Ă©tait riche, ses membres Ă©taient regardĂ©s comme indignes de toute fonction publique. Mon pĂšre se prĂ©senta une fois aux Ă©lections pour le CongrĂšs : il fut battu dâune façon Ă©clatante par son tailleur. DĂšs lors il se mĂȘla peu de politique et vĂ©cut surtout dans sa bibliothĂšque. JâĂ©tais lâaĂźnĂ© de trois fils et je fus envoyĂ© Ă lâĂąge de seize ans dans la mĂšre patrie, pour complĂ©ter mon Ă©ducation littĂ©raire et aussi pour commencer mon Ă©ducation commerciale dans une maison de Liverpool. Mon pĂšre mourut quelque temps aprĂšs mon vingt et uniĂšme anniversaire ; jâavais de la fortune et du goĂ»t pour les voyages et les aventures ; je renonçai donc pendant quelques annĂ©es Ă la poursuite du tout-puissant dollar, et je devins un voyageur errant sur la surface de la terre.
Dans lâannĂ©e 18.., me trouvant Ă ***, je fus invitĂ© par un ingĂ©nieur, dont jâavais fait la connaissance, Ă visiter les profondeurs de la mine de ***, dans laquelle il Ă©tait employĂ©.
Le lecteur comprendra, avant la fin de ce rĂ©cit, les raisons qui mâempĂȘchent de dĂ©signer plus clairement ce district, et me remerciera sans nul doute de mâĂȘtre abstenu de toute description qui pourrait le faire reconnaĂźtre.
Permettez-moi donc de dire, le plus briĂšvement possible, que jâaccompagnais lâingĂ©nieur dans lâintĂ©rieur de la mine ; je fus si Ă©trangement fascinĂ© par ses sombres merveilles, je pris tant dâintĂ©rĂȘt aux explorations de mon ami, que je prolongeai mon sĂ©jour dans le voisinage, et descendis chaque jour dans la mine, pendant plusieurs semaines, sous les voĂ»tes et les galeries creusĂ©es par lâart et par la nature dans les entrailles de la terre."
Le narrateur, lors d'une expédition souterraine, fait la rencontre d'une civilisation vivant au fin fond de la Terre. Les Ana, tel est leur nom, vivent sans guerre et sans crime et maßtrisent une certaine énergie appelée Vril. Serait-ce la société idéale ? pas si sûr...