Alexandre Dumas (1802-1870)
"Le lundi, dix-huitiĂšme jour du mois dâaoĂ»t 1572, il y avait grande fĂȘte au Louvre.
Les fenĂȘtres de la vieille demeure royale, ordinairement si sombres, Ă©taient ardemment Ă©clairĂ©es ; les places et les rues attenantes, habituellement si solitaires, dĂšs que neuf heures sonnaient Ă Saint-Germain-lâAuxerrois, Ă©taient, quoiquâil fĂ»t minuit, encombrĂ©es de populaire.
Tout ce concours menaçant, pressĂ©, bruyant, ressemblait, dans lâobscuritĂ©, Ă une mer sombre et houleuse dont chaque flot faisait une vague grondante ; cette mer, Ă©pandue sur le quai, oĂč elle se dĂ©gorgeait par la rue des FossĂ©s-Saint-Germain et par la rue de lâAstruce, venait battre de son flux le pied des murs du Louvre et de son reflux la base de lâhĂŽtel de Bourbon qui sâĂ©levait en face.
Il y avait, malgrĂ© la fĂȘte royale, et mĂȘme peut-ĂȘtre Ă cause de la fĂȘte royale, quelque chose de menaçant dans ce peuple, car il ne se doutait pas que cette solennitĂ©, Ă laquelle il assistait comme spectateur, nâĂ©tait que le prĂ©lude dâune autre remise Ă huitaine, et Ă laquelle il serait conviĂ© et sâĂ©battrait de tout son cĆur.
La cour cĂ©lĂ©brait les noces de madame Marguerite de Valois, fille du roi Henri II et sĆur du roi Charles IX, avec Henri de Bourbon, roi de Navarre. En effet, le matin mĂȘme, le cardinal de Bourbon avait uni les deux Ă©poux avec le cĂ©rĂ©monial usitĂ© pour les noces des filles de France, sur un thĂ©Ăątre dressĂ© Ă la porte de Notre-Dame."
Paris, août 1572. La paix aura-t-elle enfin lieu entre les Catholiques et les Protestants, grùce au mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, soeur du roi de France Charles IX ?
Voyage Ă travers les alcĂŽves du palais du Louvre et de ses secrets... Complots, poisons et poignards garantis...