À la faveur de la demande toujours croissante des métaux et minéraux, l’industrie minière ne cesse d’étendre ses activités vers des régions éloignées des grands centres souvent mal desservies en matière de services publics et habitées par des populations parfois marginalisées. Cette expansion amène une intensification des débats portant sur la responsabilité sociale qu’ont – ou que devraient avoir – les entreprises extractives à l’égard des communautés locales et nationales qui accueillent leurs projets d’investissement. Ce mouvement n’est pas étranger au besoin de redéfinir les formes d’encadrement de cette industrie de pointe ni à l’importance d’ouvrir des espaces de débat sur cette question, surtout dans le contexte de la libéralisation des économies et de désengagement des États.
Cet ouvrage propose un portrait des débats entourant la responsabilité sociale des entreprises. Il présente un état des lieux des stratégies des acteurs privés, publics et multilatéraux par l’entremise d’études de terrain effectuées dans certains pays miniers d’Afrique. En se penchant sur des initiatives qui ont comme objectif d’assainir les pratiques minières au Ghana, au Mali et en République démocratique du Congo, les auteurs soulignent l’importance de l’ouverture d’espaces politiques par l’implication des acteurs auparavant exclus – communautés locales et pouvoirs publics –, en promouvant une plus grande transparence, la reddition de comptes, et l’accès à l’information. Car c’est à partir de tels éléments, et notamment la participation des populations aux processus de décision, de suivi et, si nécessaire, de redressement, que les enjeux de légitimité des activités des compagnies pourront être résolus de manière durable.