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La San Felice : Volume II

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Alexandre Dumas (1802-1870)

"La lettre adressĂ©e par le roi Ferdinand Ă  la reine Caroline avait produit l’effet qu’il en attendait. La nouvelle du triomphe des armĂ©es royales s’était rĂ©pandue, avec la rapiditĂ© de l’éclair, de Mergellina au pont de la Madeleine, et de la chartreuse Saint-Martin au MĂŽle ; puis, de Naples, elle avait Ă©tĂ© envoyĂ©e, par les moyens les plus expĂ©ditifs, dans tout le reste du royaume : des courriers Ă©taient partis pour la Calabre, et des bĂątiments lĂ©gers pour les Ăźles Lipariotes et la Sicile, et, en attendant que messagers et scorridori arrivassent Ă  leur destination, les recommandations du vainqueur avaient Ă©tĂ© suivies : les cloches des trois cents Ă©glises de Naples, lancĂ©es Ă  toute volĂ©e, annonçaient les Te Deum, et les salves de canon, parties de tous les forts, hurlaient de leur cĂŽtĂ©, avec leur voix de bronze, les louanges du Dieu des armĂ©es.

Le son des cloches et le bruit du canon retentissaient donc dans toutes les maisons de Naples, et, selon les opinions de ceux qui les habitaient, y Ă©veillaient ou la joie ou le dĂ©pit ; en effet, tous ceux qui appartenaient au parti libĂ©ral voyaient avec peine le triomphe de Ferdinand sur les Français, attendu que ce n’était point le triomphe d’un peuple sur un autre peuple, mais celui d’un principe sur un autre principe. Or, l’idĂ©e française reprĂ©sentait, aux yeux des libĂ©raux de Naples, l’humanitĂ©, l’amour du bien public, le progrĂšs, la lumiĂšre, la libertĂ©, tandis que l’idĂ©e napolitaine, aux yeux de ces mĂȘmes libĂ©raux, reprĂ©sentait la barbarie, l’égoĂŻsme, l’immobilitĂ©, l’obscurantisme et la tyrannie."

(1798-1800). Lors du renversement du roi de Naples Ferdinand IV par les troupes française, puis de la reconquĂȘte du pays par le cardinal Ruffo, nous suivons l'intrigue amoureuse entre Salvato, un espion Ă  la solde des Français, et Luisa San Felice, l'Ă©pouse d'un officier napolitain.

Volume 2/3