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La San Felice : Volume III

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Alexandre Dumas (1802-1870)

"Qui donc a dit – auteur sacrĂ© ou profane, je ne sais plus qui et n’ai point le temps de chercher, – qui donc a dit : « L’amour est puissant comme la mort ? »

Ceci, qui a l’air d’une pensĂ©e, n’est qu’un fait, et un fait inexact.

CĂ©sar dit, dans Shakespeare, ou plutĂŽt Shakespeare fait dire Ă  CĂ©sar : « Le danger et moi sommes deux lions nĂ©s le mĂȘme jour, et je suis l’aĂźnĂ©. »

L’amour et la mort aussi sont nĂ©s le mĂȘme jour, le jour de la crĂ©ation ; seulement, l’amour est l’aĂźnĂ©.

On a aimé avant que de mourir.

Lorsque Ève, Ă  la vue d’Abel tuĂ© par CaĂŻn, tordit ses bras maternels et s’écria : « Malheur ! malheur ! malheur ! la mort est entrĂ©e dans le monde ! » la mort n’y Ă©tait entrĂ©e qu’aprĂšs l’amour, puisque ce fils que la mort venait d’enlever au monde Ă©tait le fils de son amour.

Il est donc imparfait de dire : « L’amour est puissant comme la mort » ; il faut dire : « L’amour est plus puissant que la mort », puisque tous les jours l’amour combat et terrasse la mort.

Cinq minutes aprĂšs que Luisa eut dit : « BĂ©nies soient les choses que Dieu fait : elles sont bien faites ! » Luisa avait tout oubliĂ©, jusqu’à la cause qui l’avait amenĂ©e prĂšs de Salvato ; elle savait seulement qu’elle Ă©tait prĂšs de Salvato, et que Salvato Ă©tait prĂšs d’elle."

(1798-1800). Lors du renversement du roi de Naples Ferdinand IV par les troupes française, puis de la reconquĂȘte du pays par le cardinal Ruffo, nous suivons l'intrigue amoureuse entre Salvato, un espion Ă  la solde des Français, et Luisa San Felice, l'Ă©pouse d'un officier napolitain.

Volume 3/3