Le commissaire Adamsberg devrait se méfier… On le sait, la Normandie et le Cotentin sont des lieux qu’on dit de longue date hantés par sorciers, fantômes et morts-vivants. Aussi, quand on lui affi rme que les disparitions sur lesquelles il enquête sont la vengeance séculaire de « l’Armée furieuse », la « mesnie Hellequin » – en français moderne « la maisonnée », ou fratrie du même nom – mieux vaudrait qu’il rengaine son incrédulité. Un roman envoûtant comme les contes racontés à la veillée où il n’est pas interdit de lire une métaphore de notre présent. Une performance.
Thierry Janssen se devait d’incarner des temps – et des psychologies – séparés par des siècles. Il prête à Fred Vargas une interprétation qui restitue à merveille le subtil « double jeu » voulu par l’auteur.