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Le chapelet rouge

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Maurice Leblanc (1864-1941)

"AprĂšs son dĂ©jeuner, le comte Jean d’Orsacq dĂ©posa un affectueux baiser sur la main que Lucienne, sa femme, lui tendait, et l’avertit qu’il ne rentrerait au chĂąteau que le lendemain dimanche. Son automobile l’attendait devant le perron. Une heure et demie plus tard, il arrivait dans ses bureaux de Paris, qu’il trouva fermĂ©s, comme ils l’étaient chaque samedi.

Tout de suite, il examina les lettres et les documents que son secrĂ©taire, Arnould, avait prĂ©parĂ©s Ă  son intention. Quelques lignes du secrĂ©taire annonçaient, en outre, que tout marchait bien, et qu’il comptait apporter Ă  d’Orsacq, vers quatre heures, ce que d’Orsacq Ă©tait venu chercher.

De fait, un moment plus tard, le secrétaire entrait et déposait entre les mains de son patron une large enveloppe.

– Alors, ça y est ? demanda d’Orsacq. L’affaire est rĂ©ussie ?

– Oui, monsieur.

– IntĂ©gralement ?

– Oui, monsieur.

– Tous les titres sont là-dedans ?

– Tous. Je les ai comptĂ©s soigneusement. Selon la cote d’hier, cela monte environ Ă  six cent mille francs.

– Parfait, approuva d’Orsacq. Vous avez fort bien conduit cette affaire, et je vous en tiendrai compte. Mais, le silence absolu, n’est ce pas ?

– Le silence absolu.

– Un mot encore. Vous vous rappelez que, Ă  mon dernier passage ici, il y a quinze jours, j’ai eu l’impression qu’on avait ouvert, je ne sais comment, les tiroirs de ce bureau et qu’on avait fouillĂ© dans mes papiers. Votre enquĂȘte ne vous a rien rĂ©vĂ©lĂ© Ă  ce propos ?"

Jean et Lucienne d'Orsacq ont invitĂ© quelques amis dans leur chĂąteau. Une fĂȘte est organisĂ©e dans le parc ; mais la pluie et un cambriolage vont l'interrompre...