La philocalie est dâabord un concept qui remonte Ă lâAntiquitĂ© grecque. Elle est lâamour de la beautĂ©, une beautĂ© qui, pour les anciens Grecs, faisait corps avec lâharmonie cosmique et morale.
Le christianisme devait Ă la fois renverser et confirmer cette premiĂšre philocalie. Au regard du chrĂ©tien, câest lâorigine du monde, câest Dieu Lui-mĂȘme qui est amour, et câest Dieu Lui-mĂȘme qui est beautĂ©. Le monde de temps et dâespace, le cosmos, comme son nom lâindique, nâest jamais que la parure de la beautĂ©. Mais Dieu sâest fait homme. Il est tout entier rĂ©vĂ©lĂ© dans la personne de JĂ©sus et JĂ©sus est le Chist, le Messie, lâhomme imprĂ©gnĂ© de vie Ă©ternelle, le Fils de Dieu venu en notre monde. Ainsi la beautĂ© est religieuse. Elle recueille lâhomme en Dieu seul.
Du IVe au XVe siĂšcle, de la ThĂ©baĂŻde Ă©gyptienne au mont Athos, des moines ont attestĂ© et transmis lâexpĂ©rience de leur commune identification au Christ. La Philocalie grecque est ainsi devenue le recueil de ces attestations. Elle a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă Venise en 1782 par un moine du mont Athos. Elle a touchĂ© la Russie au XIXe siĂšcle. Elle effleure maintenant lâEurope occidentale.
Jacques Touraille nous donne ici un itinĂ©raire oĂč, de lâimmolation Ă la glorification en passant par la compassion, le fol amour du Tout Autre et de tous les autres, les moines sâengagent Ă suivre le Christ, et nous engagent Ă nâavoir dâautre chemin, dâautre vie, dâautre vĂ©ritĂ© au monde que le Christ.
Une collection de référence en christologie sous la direction de Monseigneur Doré.