Rimling, en Lorraine. Lorsque lâon est un enfant qui grandit Ă Creil Ă la fin des annĂ©es 50, il sâagit dâun nom qui suggĂšre lâinconnu, un territoire guĂšre attrayant, des confins peu accueillants. Pourtant, câest dans ce village et alors que sa mĂšre demeure toujours Ă lâhĂŽpital quâAlain est envoyĂ© seul, sans son pĂšre, pour des vacances dâĂ©tĂ© chez Mme Schwartz, hĂŽtesse au caractĂšre quelque peu rigide⊠Or, pour le jeune garçon, accablĂ© par une certaine mĂ©lancolie, ce bol dâair imposĂ© sâavĂšre peu galvanisant, tant le choc de se confronter Ă des Ă©trangers est paralysant, et les mines des habitants peu accommodantes⊠Un Ă©tat qui sera nĂ©anmoins bouleversĂ© par deux figures qui marqueront son sĂ©jour : celles dâEvelyne, qui ne le laissera pas tout Ă fait indiffĂ©rent, et de Robert, Lorrain marquĂ© par la guerre, en qui il trouvera un ĂȘtre Ă admirer et Ă prendre pour modĂšle. Un double, voire un triple basculement se dit au sein du roman autobiographique dâAlain Flint. Un rĂ©el, qui provoquera la disparition dâun ĂȘtre aimĂ©. Et deux symboliques, puisque ce rĂ©cit laisse aussi entendre un Ă©loignement de lâenfance au travers de ces expĂ©riences phares que sont les premiers Ă©mois et lâapprentissage du deuil. Tirant sa force de cette densitĂ© des motifs et des Ă©vĂ©nements, de cet Ă©cho qui se rĂ©percute tout au long des pages, cette Ćuvre possĂšde cette facultĂ© intense de cerner les zones mouvantes de lâenfance qui sâĂ©teint dĂ©jĂ , les mĂ©tamorphoses intĂ©rieures de lâadolescence, les confrontations brutales Ă lâexistence, qui distille ainsi lentement une Ă©mouvante nostalgie.