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Le Mur familier aux ombres

E-book


Jean-Claude MORIN a enseignĂ© Ă  BEYROUTH durant de nombreuses annĂ©es de 1965 Ă  1986. TrĂšs vite se sont tissĂ©s des liens trĂšs forts, trĂšs intenses entre lui et le LIBAN, dans toutes ses composantes. Ils durent toujours. MalgrĂ© son statut « d’étranger », il s’est senti personnellement concernĂ© par les Ă©vĂšnements qui ont opposĂ©, Ă  partir de 1975, des communautĂ©s les unes aux autres et d’autant plus dĂ©chirĂ© que la diversitĂ© de ses amitiĂ©s, en plus du devoir de neutralitĂ©, lui interdisaient de prendre parti.

« Le mur familier aux ombres » a pour toile de fond ces Ă©vĂšnements. Dans cette Ɠuvre de fiction qui a pu ĂȘtre infiltrĂ©e, comme toute fiction, par des « remontĂ©es » de vĂ©cu, le narrateur se trouve partagĂ© dans sa comprĂ©hension, dans ses Ă©lans, voire dans ses pulsions, entre deux personnages antagonistes : l’un et l’autre emblĂ©matiques d’une communautĂ©. Il se trouve partagĂ©, aussi, entre la passion complexe qu’il Ă©prouve pour une femme, -cette femme-, issue d’une lignĂ©e illustre, et l’exĂ©cration que lui inspire la peur dans laquelle elle se terre, et qui la terrasse, face Ă  la situation explosive de son pays. Cette peur est le symbole des mĂ©fiances, des griefs, des frustrations accumulĂ©es de part et d’autre, et c’est parce que cette femme, par un effort admirable de sa volontĂ©, parviendra Ă  la surmonter et Ă  dĂ©livrer en personne, comme le souhaitaient ses geĂŽliers, le narrateur pris en otage, qu’il deviendra possible d’espĂ©rer, comme l’écrit Georges SCHEHADE dans le poĂšme de rĂ©fĂ©rence, connaitre Ă  nouveau

« La Nuit heureuse de transporter les mondes

L’ñge dans le repos comme une sĂšve »