Le Pitzk voit le jour grâce au Lover et à Planchette, couple sain s’il en est, composé d’un orang-outang masculin et d’une femelle soumise, fréquemment sacrifiée sur l’autel des violents appétits de son mâle. Il sera ainsi élevé par sa grand-mère, Mumm, pour ne pas subir les coups de cravache de son géniteur, bien décidé d’ailleurs à interdire toute nouvelle grossesse à Planchette, quitte à lui injecter de force des produits avortants… Peine perdue : à force de ruses, Planchette met au monde le Chiard, frère biologique du Pitzk. La joyeuse famille sera finalement réunie pour un départ dans les colonies, en Afrique noire, où le Pitzk passera six ans magiques, apprenant le kikongo et les pouvoirs du Nganga au contact de Mama Rose et de Bonbon Cannelle. La maison de correction où le Lover et Planchette le placent ne suffit pas à le dompter, malgré la férocité du Quasbut. Et l’enfant de se créer, en compagnie de Maurice, un nouvel univers clandestin, fait de rapines, de trocs en tout genre et de rébellion. Jusqu’au jour où on le renvoie en Europe… Exubérant, étourdissant, ce roman nous entraîne dans le monde de l’enfance et de son imaginaire débridé. Face à une réalité violente et crue, le Pitzk (« le tout-petit ») redistribue les rôles, se fait adopter par trois fois avant ses cinq ans, et échappe par tous les côtés à sa famille dégénérée. Ce personnage de petit garçon, feu follet incontrôlable et irrésistible, fascine autant que la vision de l’Afrique qu’il nous donne à sentir, voir et goûter. À l’aide d’une langue savoureuse et d’une rare fraîcheur, l’auteur dépeint avec talent la géniale fertilité de l’enfance.