Quand Lise Payette se vit confier dans les annĂ©es 1970 le difficile mandat de rĂ©former, en tant que ministre, lâassurance automobile au QuĂ©bec, elle devint rapidement, de son propre tĂ©moignage, incollable sur la question. ConfrontĂ©e Ă lâaliĂ©nation et Ă la mauvaise foi de lâAssemblĂ©e nationale durant cette mĂȘme pĂ©riode, elle nâĂ©prouva aucune rĂ©ticence Ă critiquer publiquement lâatmosphĂšre du Salon bleu, au risque de se gagner quelques inimitiĂ©s au sein de ses collĂšgues dâalors. Longtemps, par la suite, dut-elle essuyer les consĂ©quences de sa franchise dâalors; mais cela allait devenir la marque de son fort caractĂšre. Jamais elle nâaccepta de se taire pour Ă©pargner les douces sensibilitĂ©s de ses dĂ©tracteurs, surtout lorsquâil y avait pĂ©ril en la demeure.
ScĂ©nariste, chroniqueuse, animatrice, politicienne : Lise Payette nâa jamais Ă©tĂ© connue pour mĂącher ses mots. En lâespace de cent chroniques (ou presque), on retrouve ici toute la verve avec laquelle elle a su, dans les pages du Devoir, sâemparer du crachoir pour dĂ©noncer les puissants et faire valoir les droits de tant de minoritĂ©s : les femmes, les peu nantis, le « petit peuple » et, bien sĂ»r, son QuĂ©bĂ©cois chĂ©ri, citoyen dâun pays Ă venirâŠ