Ce livre sâintĂ©resse Ă une rencontre : celle de deux philosophes, mais aussi celle de deux siĂšcles et de deux rĂ©gimes de pensĂ©e. Leibniz (1646-1716) et Diderot (1713-1784) appartiennent Ă deux traditions en apparence opposĂ©es : on associe gĂ©nĂ©ralement la pensĂ©e leibnizienne aux grands systĂšmes mĂ©taphysiques du XVIIe siĂšcle, et celle de Diderot Ă la mise en piĂšces de ces Ă©difices par la voie dâune philosophie expĂ©rimentale radicalement antisystĂ©matique. Pourtant, plusieurs liens entre les deux Ćuvres sont visibles, quâil sâagisse dâemprunts conceptuels ou thĂ©matiques par Diderot ou de convergences plus difficiles Ă circonscrire. Le premier objet de ce livre est dâidentifier ces liens et de faire le point sur cette sympathie entre les deux philosophies. Mais ce livre sâintĂ©resse aussi Ă cette rencontre pour ses effets transformateurs, tant sur le plan des concepts, des thĂšses et des arguments que sur celui des mĂ©thodes. Il sâagit alors de voir comment la rencontre avec le leibnizianisme a nourri la pensĂ©e diderotienne, comment la lecture du texte leibnizien par Diderot en modifie le sens, comment elle peut parfois en ĂȘtre une interprĂ©tation ou un devenir possible. Pour saisir ces transformations, les auteurs ont examinĂ© divers contextes thĂ©oriques dans lesquels les pensĂ©es de Leibniz et Diderot dialoguent : mĂ©taphysique et philosophie de la nature, Ă©pistĂ©mologie et philosophie des sciences, thĂ©orie de la perception et esthĂ©tique. Ă travers ce dialogue, lâouvrage contribue Ă une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale sur les mĂ©thodes requises pour mettre en perspective les rapports entre des philosophies Ă la fois proches et Ă©loignĂ©es.