Un fabuleux héritage américain déclenche des crimes en cascade sur le sol français. Si l'on ne retrouve pas les descendants de la famille Roussel, l'argent sera remis à Don Luis Perenna, ancien légionnaire au Maroc, deux fois décoré...
« Je l'ai beaucoup connu. Ce n'était pas un méchant homme. Je n'irai pas jusqu'à l'égaler aux sept sages de la Grèce, ni même à le proposer comme exemple aux générations futures. Mais cependant il faut le juger avec une certaine indulgence. Il fut excessif dans le bien et mesuré dans le mal. Ceux qui souffrirent par lui méritaient leur peine, et le destin les eût châtiés un jour ou l'autre s'il n'avait eu la précaution de prendre les devants. Entre un Lupin qui choisissait ses victimes dans la tourbe des mauvais riches, et tel grand financier qui dévalise et jette dans la misère la foule des petites gens, tout l'avantage ne revient-il pas à Lupin ? Et, d'autre part, quelle abondance de bonnes actions ! Quelles preuves de générosité et de désintéressement ! Cambrioleur ? Je l'avoue. Escroc ? Je ne le nie pas. Il fut tout cela. Mais il fut bien autre chose que cela. Et s'il amusa la galerie par son adresse et son ingéniosité, c'est par les autres choses qu'il la passionna. On riait de ses bons tours, mais on s'enthousiasmait pour son courage, pour son audace, son esprit d'aventure, son mépris du danger, son sang-froid, sa clairvoyance, sa bonne humeur, le gaspillage prodigieux de son énergie, toutes qualités qui brillèrent à une époque où, précisément, s'exaltaient les vertus les plus actives de notre race, l'époque héroïque de l'automobile et de l'aéroplane, l'époque qui précéda la grande guerre. »
Source: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Dents_du_tigre