"Les Enfants de la Pouillerie sont, en quelque sorte, la prose plus moderne et tangible des MisĂ©rables d'Hugo. Ils sont non seulement le reflet de l'AprĂšs-Guerre, du dĂ©sastre, du chaos et de la peur ambiante, mais aussi de l'amitiĂ© et du courage. C'est mĂ©lancolique comme Balzac, c'est froid comme Zola. C'est, Ă n'en pas douter, le rĂ©cit de jeunes dont le destin s'enchevĂȘtre Ă celui d'Aubervilliers, la toute-noirceur de Paris, pourtant Ville-LumiĂšre. Ces tranches de vie transportent le lecteur jusque dans le plus creux de la misĂšre. Non pas dans le sens le plus commun, mais dans le sens le plus inopinĂ©, spontanĂ©, vivant. C'est, en soi, une rĂ©alisation de ce que c'est, sans vulgaritĂ© ni fioritures. La pauvretĂ© est un fait accompli, mais ici elle est Ă la fois tangible et subtile. On en ressort bouleversĂ©. Les ombrelles s'envolent tandis que les murs se construisent, puis s'effondrent. C'est, ici, l'Aubervilliers de Jacques PrĂ©vert, celui des Gentils enfants d'Aubervilliers. L'histoire s'est fait connaĂźtre et, maintenant, elle a un nom."