En ces limbes qui sĂ©parent les tĂ©nĂšbres de la conscience, la cacophonie des images : une dune, une arme, une main couverte de sang, des paroles autour de la peinture, Gabriel⊠Plus proches, les chansons distillĂ©es par la radio et les voix de Mariek et de Jeanne, Ă son chevet, qui le ramĂšnent au monde, qui lui assurent que Dedieu, qui sâest occupĂ© de lui toute la nuit, reviendra le voir⊠Pour Franck, brĂ»lĂ©, momifiĂ©, curieux embryon qui revient Ă la vie dans une chambre dâhĂŽpital, le rĂ©veil est un interminable dĂ©dale, un processus infini, les repĂšres ne cessant de se mouvoir et de se dĂ©placer. Et encore ces gendarmes qui attendent pour lui parler dâun incendie⊠Chaos dâune rĂ©surrection dont ne sâĂ©lĂšve quâune question : comment en suis-je arrivĂ© lĂ ? Ă travers Franck qui se cherche et recolle les morceaux, câest nous que F. M. Duplantier dĂ©stabilise et plonge dans un univers romanesque plus proche du maelström que du labyrinthe. Sol meuble et friable, menaçant de nous emporter Ă chaque instant loin de la veille, vers les strates opaques et mouvantes dâun esprit qui se cherche et se recompose, lâĂ©criture de ces Mots violets fonctionne comme un piĂšge et devient le matĂ©riau fragmentaire dâune quĂȘte de soi magnĂ©tique.