Les dix opéras de Wagner inscrits au répertoire mettent en musique des légendes médiévales et des mythes germaniques ou scandinaves : de la trahison de Lohengrin à l’hymne à l’amour que chante Tristan à Isolde, en passant par l’engloutissement des dieux dans la Tétralogie et la rédemption de Parsifal. Mais le défenseur de « l’œuvre d’art de l’avenir » est également très préoccupé des principes poétiques qui gouvernent leur création. Explicitement, dans Tannhäuser et Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg. Implicitement, par le biais de personnages traités comme des allégories de la poésie et de la musique, dans Lohengrin, la Tétralogie et Tristan.
Projetant les principes théoriques de Wagner sur ses œuvres, Jean-Jacques Nattiez fait apparaître les récits cachés derrière la lettre de leur propos, en montrant le rôle que jouent les emprunts à des formes classiques de l’opéra, le recours à des métaphores sexuelles et la fonction de la musique dans ce qu’il appelait « l’oeuvre d’art totale ». Dans ce but, il examine la figure de l’androgyne et l’utilisation du rêve pour mieux cerner la nature des relations entre la poésie, le drame et la musique dans chaque opéra.
Le présent livre se veut une synthèse des idées maîtresses de l’auteur à propos de Wagner. Exempt de digressions techniques, il s’adresse au mélomane, à l’amateur de musique et à l’admirateur du maître de Bayreuth soucieux de découvrir des aspects insoupçonnés de son œuvre.