On a Ă©mis sur le personnage fameux, vulgairement nommĂ© la Barbe-Bleue, les opinions les plus diverses, les plus Ă©tranges et les plus fausses. Il nâen est peut-ĂȘtre pas de moins soutenable que celle qui fait de ce gentilhomme une personnification du soleil. Câest Ă quoi lâon sâest appliquĂ©, il y a une quarantaine dâannĂ©es dans une certaine Ă©cole de mythologie comparĂ©e. On y enseignait que les sept femmes de la Barbe-Bleue Ă©taient des aurores et ses deux beaux-frĂšres les deux crĂ©puscules du matin et du soir, identiques aux Dioscures qui dĂ©livrĂšrent HĂ©lĂšne ravie par ThĂ©sĂ©e. Ă ceux qui seraient tentĂ©s de le croire, il faut rappeler quâun savant bibliothĂ©caire dâAgen, Jean-Baptiste PĂ©rĂšs, dĂ©montra, en 1817, dâune façon trĂšs spĂ©cieuse, que NapolĂ©on nâavait jamais existĂ© et que lâhistoire de ce prĂ©tendu grand capitaine nâĂ©tait quâun mythe solaire. En dĂ©pit des jeux dâesprit les plus ingĂ©nieux, on ne saurait douter que la Barbe-Bleue et NapolĂ©on nâaient rĂ©ellement existĂ©.