Gustave Aimard (1818-1883)
"Le voyageur qui pour la premiĂšre fois dĂ©barque dans lâAmĂ©rique du Sud Ă©prouve malgrĂ© lui un sentiment de tristesse indĂ©finissable.
En effet, lâhistoire du Nouveau Monde nâest quâun lamentable martyrologe, dans lequel le fanatisme et la cupiditĂ© marchent continuellement cĂŽte Ă cĂŽte.
La recherche de lâor fut lâorigine de la dĂ©couverte du Nouveau Monde ; cet or une fois trouvĂ©, lâAmĂ©rique ne fut plus pour ses conquĂ©rants quâune Ă©tape oĂč ces avides aventuriers venaient, un poignard dâune main et un crucifix de lâautre, recueillir une ample moisson de ce mĂ©tal si ardemment convoitĂ©, aprĂšs quoi ils sâen retournaient dans leur patrie faire Ă©talage de leurs richesses et provoquer par le luxe effrĂ©nĂ© quâils dĂ©ployaient de nouvelles Ă©migrations.
Câest Ă ce dĂ©placement continuel quâil faut attribuer, en AmĂ©rique, lâabsence de ces grands monuments, sortes dâassises fondamentales de toute colonie qui sâimplante dans un pays nouveau pour y perpĂ©tuer sa race.
Ce vaste continent, qui pendant trois siĂšcles a Ă©tĂ© la paisible possession des Espagnols, parcourez-le aujourdâhui, câest Ă peine si de loin en loin quelque ruine sans nom y rappelle leur passage, tandis que les monuments Ă©levĂ©s, bien des siĂšcles avant la dĂ©couverte, par les AztĂšques et les Incas sont encore debout dans leur majestueuse simplicitĂ©, comme un tĂ©moignage impĂ©rissable de leur prĂ©sence dans la contrĂ©e et de leurs efforts vers la civilisation.."
RafaĂ«l est un adolescent difficile ; mais cette fois-ci, il est allĂ© trop loin : il a tuĂ© un homme. Le hasard veut qu'il ne soit pas arrĂȘtĂ© par le juge mais il ne coupe pas Ă la justice de son pĂšre. Il est emmenĂ© dans le dĂ©sert : puisqu'il se comporte comme un animal, qu'il vive comme un animal...