"On croit connaître Louise Michel : c’est la « Vierge rouge » de la Commune, c’est la révolutionnaire, c’est la pasionaria de la Commune et de la Troisième république. C’est aussi une station de métro et, ici ou là, des rues… Et après ? Pas grand-chose, pas une phrase, pas un mot.
Sait-on bien que cette exaltée de l’amour de l’humanité, si radicale et si directe dans ses excès souvent, a même été déclarée « malade mentale » et donc irresponsable, en 1890. Vaine et retorse tentative d’évacuation d’une personnalité encombrante… Et pourtant Victor Hugo ne la jugeait pas si folle ! Leur correspondance en atteste, et même des sentiments au-delà de l’Amitié - dont tous deux gardent éternellement le mystère. Des lettres, des rencontres, des déceptions parfois… Seules les lettres de Louise Michel demeurent où les mots de Victor Hugo y transparaissent, et des poèmes, comme des baumes sur des plaies béantes.
Anouk Grinberg lit Louise Michel. Après les lectures de Rosa Luxembourg (Rosa la Vie), c’est avec tendresse et fougue qu’Anouk Grinberg glisse sa passion dans celle, brûlante, de Louise Michel. Passion des mots, des gestes, passion d’amour et de douleur… et désarroi aussi devant l’incommensurable détresse humaine, devant tous ces « petits pieds » que nulle main ne parvient à réchauffer." Claude Colombini-Frémeaux