Gaston Leroux (1868-1927)
"Suivi de son « caddie », porteur de ses « clubs », Jacques Munda de la BossiĂšre rentra triomphant au chĂąteau. Il ne sâĂ©tait point cependant mĂȘlĂ© Ă la partie et ne pouvait, ce jour-lĂ , tirer quelque orgueil de son adresse : mais son nouveau terrain de golf avait eu un tel succĂšs !
Il est vrai quâil y avait mis le prix, nâayant pas hĂ©sitĂ© Ă jeter par terre quelques bons arpents de ce coin de la forĂȘt de SĂ©nart qui faisait partie du domaine. Et, ma foi, il en usait avec ce domaine comme sâil lui appartenait, le soignant en vĂ©ritable propriĂ©taire, lâembellissant, ne reculant devant aucune dĂ©pense.
AprĂšs une rapide caresse Ă deux magnifiques lĂ©vriers, champions de coursing, que le valet de chiens ramenait au chenil, lâexercice terminĂ©, Jacques, lĂ©ger de toute sa jeunesse, de toute sa santĂ© et de toute sa bonne humeur, traversa le vestibule dâun bond, escalada lâescalier monumental qui conduisait aux appartements du premier Ă©tage et frappa Ă la porte du cabinet de toilette oĂč « madame » Ă©tait enfermĂ©e avec sa femme de chambre.
â On nâentre pas ! protesta une voix jeune et harmonieusement timbrĂ©e bien quâelle affichĂąt un lĂ©ger accent britannique."
Cela fait cinq ans qu'André est parti en voyage en laissant tout ce qu'il possédait à son frÚre Jacques. Depuis personne n'a de nouvelles de lui... Mais lors d'une séance de spiritisme, il apparaßt et affirme avoir été assassiné...