Le paiement â le remboursement du capital et le versement des intĂ©rĂȘts â de la dette publique française est une problĂ©matique centrale en politique mais le sujet est moins frĂ©quemment traitĂ© en droit. Pourtant, il soulĂšve de nombreuses interrogations juridiques. Dâabord, existe-t-il une telle obligation ? Si la rĂ©ponse est affirmative, comment est-elle honorĂ©e ? Enfin, peut-elle ĂȘtre juridiquement remise en cause ? La formation de la dette publique au sens maastrichtien â Ă©tatique, locale et sociale â est valable dans la quasiâtotalitĂ© des cas. Les administrations agissent sur la base de votes les autorisant Ă contracter des emprunts puis, elles respectent les rĂšgles du droit contractuel et du droit des marchĂ©s de capitaux. Alors, les paiements doivent ĂȘtre effectuĂ©s. Pour lâinstant, les personnes publiques françaises parviennent Ă sâexĂ©cuter. Toutefois, lâĂ©tude a permis de dĂ©celer des problĂšmes de type dĂ©mocratique qui fragilisent le consentement Ă lâemprunt. Au stade de la formation de la dette publique, les politiques sont duplices donc les normes en dĂ©coulant sont difficilement comprĂ©hensibles pour les citoyens. Au contraire, lors de lâexĂ©cution, les discours deviennent univoques. La prioritĂ© est accordĂ©e au paiement des dettes des administrations, quelles que soient la conjoncture Ă©conomique et les autres prescriptions contenues dans la hiĂ©rarchie des normes. Les autres lectures possibles du droit ne sont que peu prĂ©sentĂ©es. Ainsi, sans ĂȘtre pour autant « odieuse », la dette publique française est affaiblie Ă la fois par un manque de clartĂ© et de pluralisme.