Un monde en ébullition. Partout en Europe, des pannes d’électricité de plus en plus fréquentes alarment les populations. Privés pendant quelques heures de la lumière et des commodités technologiques, les humains s’enfoncent dans une lente détresse. Alors que les derniers fusibles de l’ordre social vacillent, l’obscurité gagne du terrain et révèle par contraste ce qu’une société de la compétition cannibale produit de plus saillant. Dans L’Obscur, l’histoire locale et l’histoire globale s’entrelacent dans le regard impuissant du narrateur, manifestement atteint d’un trouble du spectre autistique. A l’instar du glaçant Journal de nuit de Jack Womack ou de La Route de Cormac McCarthy, Philippe Testa interroge et décrit avec minutie – et parfois jusqu’au dégoût – ce que la crise peut nous faire advenir : socialement et existentiellement.