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Mont-Oriol

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Guy de Maupassant (1850-1893)

"Les premiers baigneurs, les matineux dĂ©jĂ  sortis de l’eau, se promenaient Ă  pas lents, deux par deux ou solitaires, sous les grands arbres, le long du ruisseau qui descend des gorges d’Enval.

D’autres arrivaient du village, et entraient dans l’établissement d’un air pressĂ©. C’était un grand bĂątiment dont le rez-de-chaussĂ©e demeurait rĂ©servĂ© au traitement thermal, tandis que le premier Ă©tage servait de casino, cafĂ© et salle de billard.

Depuis que le docteur Bonnefille avait dĂ©couvert dans le fond d’Enval la grande source, baptisĂ©e par lui source Bonnefille, quelques propriĂ©taires du pays et des environs, spĂ©culateurs timides, s’étaient dĂ©cidĂ©s Ă  construire au milieu de ce superbe vallon d’Auvergne, sauvage et gai pourtant, plantĂ© de noyers et de chĂątaigniers gĂ©ants, une vaste maison Ă  tous usages, servant Ă©galement pour la guĂ©rison et pour le plaisir, oĂč l’on vendait, en bas, de l’eau minĂ©rale, des douches et des bains, en haut, des bocks, des liqueurs et de la musique.

On avait enclos une partie du ravin, le long du ruisseau, pour constituer le parc indispensable Ă  toute ville d’eaux ; on avait tracĂ© trois allĂ©es, une presque droite et deux en festons ; on avait fait jaillir au bout de la premiĂšre une source artificielle dĂ©tachĂ©e de la source principale et qui bouillonnait dans une grande cuvette de ciment, abritĂ©e par un toit de paille, sous la garde d’une femme impassible que tout le monde appelait familiĂšrement Marie..."

Christiane, accompagnée de son époux le banquier William Andermatt, vient rejoindre son pÚre et son frÚre à la petite station thermale d'Enval. Une nouvelle source est découverte. Pendant que William Andermatt, véritable homme d'affaires de génie, se lance dans la construction d'un nouvel établissement thermal, Christiane qu'il délaisse tombe amoureuse de Paul, un ami de son frÚre...

Une critique du milieu médical et du capitalisme.